Sujet n°1 :
« On ne devrait lire, dit Kafka, que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre ne vous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon lire… Un livre doit être une hache qui brise la mer gelée en nous. »
En vous appuyant sur les livres que vous avez lus, vous direz, dans un développement organisé, quelle réflexion vous inspire cette conception de la lecture.
Définition sommaire : l’essai littéraire, comme son nom l’indique, est un texte argumentatif qui répond à une problématique littéraire, voire culturelle.
On observe essentiellement deux types de sujets : ceux incluant une citation d’auteur (ayant donc le statut d’argument d’autorité) et les autres.
Face à un sujet, l’apprenant passera par trois phases :
Lire le sujet - comprendre le sujet - traiter le sujet
L’essai littéraire se décompose en trois parties :
Introduction
Amorce du sujet : thème
Présentation du sujet : problématique (question à laquelle répond la thèse) + thèse
Annonce du plan
Développement
Deux parties séparées par une transition.
La transition a une structure double : bilan sommaire de la première partie (en une phrase) et annonce de la seconde partie (sous forme déclarative ou interrogative)
Conclusion
La conclusion a une structure double : bilan des analyses et ouverture.
Analyses sommaires de sujets de dissertation
Astuce : en littérature, on a essentiellement deux aspects : création (écriture) et consommation (lecture).
Face à un sujet, on peut se demander à quel aspect appartient le sujet, pour éviter le hors-sujet et mieux mobiliser les connaissances.
Pour mieux comprendre le sujet, on peut le décomposer selon la ponctuation et/ou le sens afin d’en faire faire mieux ressortir les différents aspects en se posant les questions suivantes :
Quel est le thème ?
Quelle est la thèse ?
Quelle est la consigne ?
A quelle question répond la thèse ?
Quel est le contexte ?
Quelle est l’antithèse ?
Quels auteurs ?
Quelles citations ?
Quelles œuvres ?
Exemple n°1 :
« On ne devrait lire, dit Kafka, que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre ne vous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon lire… Un livre doit être une hache qui brise la mer gelée en nous. »
En vous appuyant sur les livres que vous avez lus, vous direz, dans un développement organisé, quelle réflexion vous inspire cette conception de la lecture.
Ce sujet inclut une citation d’auteur ayant donc le statut d’argument d’autorité : l’auteur sait, par expérience, de quoi il parle.
Si, en littérature, on a essentiellement deux aspects, l’aspect évoqué ici est la consommation (lecture), aspect dominant, même si l’aspect secondaire est la création (écriture), car on ne peut lire que ce qui a été d’abord écrit.
Pour mieux comprendre le sujet, on le décompose selon la ponctuation et/ou le sens afin d’en faire faire mieux ressortir les différents aspects.
On ne devrait lire que → sélection des livres à lire (tout n’est pas bon à lire)
les livres qui vous mordent et vous piquent → les livres qui agressent, choquent, bouleversent
Si le livre ne vous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne → impact percutant des livres
à quoi bon lire… → inutilité de la lecture, autrement
Un livre doit être une hache → le livre doit être engagé
qui brise la mer gelée en nous → et le livre doit nous changer, nous transformer de l’intérieur
en se posant les questions suivantes :
Quel est le thème ? la lecture
Quelle est la thèse ?la lecture doit être utile et doit changer le lecteur de l’intérieur
Quelle est la consigne ? En vous appuyant sur les livres que vous avez lus, vous direz, dans un développement organisé, quelle réflexion vous inspire cette conception de la lecture.
A quelle(s) question(s) répond la thèse ? Qu’est-ce qu’on devrait lire ? Dans quel but ?
Quelle est l’antithèse ? On devrait lire tous les livres.
Après avoir analysé le sujet, on peut maintenant l’exploiter au brouillon pour rechercher des exemples littéraires
| Thèse | Antithèse |
| Lire certains livres | Lire tous les livres |
Exemples | Pièce de théâtre à thèse : Huis-clos, Sartre ; Roman à thèse : La nausée, Sartre ; La tragédie du roi Christophe Les soleils des indépendances Une saison au Congo
| Romans policiers : Agatha Christie Romans de science-fiction : Dune, Franck Herbert Romans à l’eau de rose : Harlequin |
Une fois que, grâce au plan, les idées sont plus claires et que l’opposition entre œuvres engagées et non-engagées apparait mieux, on peut esquisser un plan :
I. Thèse : lire des livres qui éveillent la conscience du lecteur (« Inquiéter, tel est mon rôle » André Gide)
A) Littérature de fiction
Au théâtre : la tragédie du roi Christophe et Une saison au Congo, Aimé Césaire ;
Huis-clos, Sartre ; Antigone, Anouilh ; comédies de Molière
En poésie : Les fleurs du mal, Baudelaire, Cahier d’un retour au pays natal, Césaire
Dans le roman : Les faux-monnayeurs, Gide ; Germinal, Zola ; Une vie de boy, Oyono ; Le pauvre Christ de Bomba, Eza Boto
B) Littérature de réflexion : essais
Nations nègres et cultures, Cheikh Anta Diop
Les damnés de la terre ; Frantz Fanon
II. Antithèse : lire aussi tous les autres genres (y compris ceux dits paralittéraires)
A) Pour le plaisir (bande dessinée, conte, fable) et comme passe-temps (roman sentimental, roman policier)
bande dessinée (B.D Boom, Titeuf), conte (contes gabonais), fable (La Fontaine) roman sentimental (Adoras ; Harlequin), roman policier (Trop de soleil tue l’amour, Mongo Beti ; La vie en spirale, Abasse Dione)
B) Pour l’élévation spirituelle : livres d’occultisme, de parapsychologie, de religion
C) Pour l’élargissement des connaissances : encyclopédies, revues scientifiques