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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 14:20

Toute langue, à l’image de tout organisme vivant, nait, croit et peut mourir.

La France fut colonisée par l’empire romain. La langue du colonisateur fut imposée aux colonisés et le français est né du bas latin parlé par les commerçants et autres administrateurs

vivant en Gaule.

Mais dans plusieurs régions de France existaient différentes cultures et langues régionales : breton, alsacien, gascon, lyonnais, francien, etc…


En 1515, pour d’évidentes raisons politiques, le roi François 1er  impose son dialecte, le francien (parlé en Ile-de-France) au reste de son royaume.


Au XVI ème siècle, le Discours de la méthode de Descartes est le premier texte savant écrit non pas en latin mais en français.

Au XVIème siècle, un mouvement littéraire dénommé « La Pléiade » animé par 7 auteurs et principalement dirigé par Ronsard et Du Bellay se donne pour mission de « défendre et illustrer la langue française » à travers la création littéraire, l’invention de nouveaux mots.


Au XVII ème siècle, la France est toujours très diversifiée sur le plan linguistique, comme Molière a pu s’en rendre compte en apprenant dans la France profonde son métier de comédien de théâtre, d’acteur et d’écrivain et comme ses œuvres en témoignent lorsqu’il fait parler valets et soubrettes. Dans ses nombreuses pièces, les notes de bas de page souvent expliquent le sens d’un mot à l’époque : « étonné » de tonnerre, « cruel », etc…


Au XVIIIème siècle, le français tend à se stabiliser, comme on peut le voir à travers les textes de Montesquieu, Diderot, Voltaire, Rousseau…

Mais du XVIème au début du XIXème siècle, le français n’est toujours pas couramment parlé en France et les langues régionales et locales demeurent bien implantées.

Il faudra attendre l’institution scolaire au XIXème siècle pour que le français soit (enfin) imposé dans tous les recoins de la France, notamment avec l’imposition du « symbole » (ou « signe »), un signe infamant attribué à l’élève surpris en train de parler sa langue maternelle en classe ou à l’école.


Au XXème siècle, alors que le français occupe toute la France, en 1968, en marge du mouvement de mai 68, une revendication linguistique se fait de plus en plus forte : sauver les langues régionales et locales menacées de disparition devant le français central.

Mais au début c’est le combat de David contre Goliath.

A titre d’exemple, le manuscrit des Soleils des indépendances d’Amadou Kourouma, envoyé à des éditeurs parisiens, sera refusé car jugé « mal écrit » ou « écrit en mauvais français ».

Il sera publié au Québec en 1968 et réédité en 1970 aux éditions du Seuil à Paris après son succès littéraire. 

En 1998, le succès de la chanson français « Dans la vallée » qui puise dans la culture bretonne illustre l’émergence d’une nouvelle conscience linguistique : les citoyens du monde ont pris conscience que la préservation des langues et cultures régionales et locales est une nécessité.

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