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9 mars 2017 4 09 /03 /mars /2017 13:28

Mon Français (page 27)

 

Je jargonne pas

Je cause français

Français moule fidèle de ma culture

Français certifié conforme

De ma vision du monde

 

Je jargonne pas

Je cause français

Francophonie symphonie

De la diversité expressionnelle

Des voix isocèlement complémentaires

 

Mon français n’est un baragouin

Susciteur du rire polyphasé

Le long des rues mortier-pilon

 

Mon français n’est pas un baragouin

Tiré du petit nègre du couscous maghrébin

Mon français n’est pas ce machin vulgaire

Des gargotes de mengorokome fumivores

 

Mon français est bien francophone

C’est un affluent influent ravitaillant

Le courant des torrents conduisant

Au confluent du respect d’autrui

Mon français tam-tame au rythme de ma voix iodée

Il xylophone à la cadence vespérale des chats-huants

Il cithare au son de mes vocables

Préparés à la sauce de mon environnement spécifique

Baobab-okoumé-potopoto

Ozigo-foufou-bangala

 

Je ne jargonne pas

Je cause français

Du vrai français

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9 mars 2017 4 09 /03 /mars /2017 13:26

Chant de noces (page 41)

 

Mon fils a réfléchi

Il a pensé au mariage

Il est venu chez toi

Tu l’as aimé

Et il t’a enlevée

Le mariage est conclu

C’est définitif

 

Ma fille,

Sois tranquille,

Sois sérieuse

Ne regarde pas d’autres pantalons

La femme n’est pas un bus

Qui ne refuse personne

Tu rencontres NDONG

« Viens monter »

Tu rencontres ELLA

« Viens monter »

Tu rencontres NDOUMOU

« Viens monter »

La femme n’est pas un autocar

Qui embarque tout le monde…

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9 mars 2017 4 09 /03 /mars /2017 13:21

De la calvitie (page 13)

 

Il existe plusieurs genres de calvities

Les calvities des grands sages

Celles des personnes normalement âgées

Celles relevant de la pathologie

Celles des escrocs et des radins

Cette dernière (la plus intéressante)

Provient du grattage assidu des tetes

Par ceux qui veulent mentir, tromper

C’est ainsi que crin par crin

Leurs cheveux tombent et laissent

Leurs ciboulots aussi lisses qu’une citrouille

De mes rêves…

 

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9 mars 2017 4 09 /03 /mars /2017 13:18

Afrique

mère

me voici nostalgique

la nuit est mûre

aux obsèques du soleil

défunt

une moitié de mes souffrances

se fait ténèbres

je n’ai pas oublié l’âge

des nuits capricieuses

les regards de mon regard

au miroir de tendres rêves

effondrés

l’hymne du tam-tam sur les ondes

profanes

devenu message orphelin

et crispé aux coudes de l’espoir

déraillé

hélas

des hommes ont tenté de couper

mon nombril

pour me séparer de toi

mère

et notre dialogue

depuis le premier matin

de ma vie

est toujours troublé par des parasites.

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9 mars 2017 4 09 /03 /mars /2017 13:07

Petit-Paris a pleuré

                       En cette nuit moirée

                            Martelée par les cris stridents

                                                   D’hommes et de femmes abasourdis.

                                                   Les oreilles de Zoa ont vibré ;

                                                  Dans une fortification en contrebas,

                                                 Des enfants lapés par les lames de feu,

                                           Se consument au fond d’un puits de flammes,

                                                 Abîme brûlant, rougeâtre et jaunâtre,

                                         Prisonniers d’une forteresse d’acier incandescente.

                                               Par instinct de survie, au sein de leur âtre

                                           Des bambins candides, de chair et d’os meurtris

                                                 Communiant dans leur passion, tentent

                                                            De conjurer le sort.

Fondant, calcinés, agglutinés

Autour de l’aîné, ils cherchent un port.

Les cinq petits êtres, la combustion

Aidant, se muent en lave de plomb

Suintante, bientôt séchée et moulue.

Pendant cette nuit lugubre

                         Petit-Paris a pleuré

                     Les yeux de Zoa ont vu :

         Hommes et femmes jusqu’au sang, émus

                Bras ballants, impuissants,

            Assister à ce spectacle révoltant.

             Des pompiers arrivés bien trop tard

- Manque de carburant ? Peur des farceurs ? -

Ayant pour équipement sinistre et meurtrier

Un matériel de fer et d’acier, puis

Trois petits cercueils noirs

Défoncent, arrachent, scient

Portes et fenêtres pour extirper

De cette fournaise l’amas de corps

Calcinés, carbonisés, lacérés de

ASAFA, ABOU, MOUSSA

DADA et AICHA !!! (…)

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 15:26

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 15:24

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 15:23

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 15:14
Dom Juan, Sganarelle, un pauvre.

SGANARELLE.- Enseignez-nous un peu le chemin qui mène à la ville.

LE PAUVRE.- Vous n'avez qu'à suivre cette route, Messieurs, et détourner à main droite quand vous serez au bout de la forêt. Mais je vous donne avis que vous devez vous tenir sur vos gardes, et que depuis quelque temps il y a des voleurs ici autour.

DOM JUAN.- Je te suis bien obligé, mon ami, et je te rends grâce de tout mon cœur.

LE PAUVRE.- Si vous vouliez, Monsieur, me secourir de quelque aumône.

DOM JUAN.- Ah, ah, ton avis est intéressé, à ce que je vois.

LE PAUVRE.- Je suis un pauvre homme, Monsieur, retiré tout seul dans ce bois depuis dix ans, et je ne manquerai pas de prier le Ciel qu'il vous donne toute sorte de biens.

DOM JUAN.- Eh, prie-le qu'il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres.

SGANARELLE.- Vous ne connaissez pas Monsieur, bon homme, il ne croit qu'en deux et deux sont quatre, et en quatre et quatre sont huit.

DOM JUAN.- Quelle est ton occupation parmi ces arbres ?

LE PAUVRE.- De prier le Ciel tout le jour pour la prospérité des gens de bien qui me donnent quelque chose.

DOM JUAN.- Il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise.

LE PAUVRE.- Hélas, Monsieur, je suis dans la plus grande nécessité du monde.

DOM JUAN.- Tu te moques; un homme qui prie le Ciel tout le jour, ne peut pas manquer d'être bien dans ses affaires.

LE PAUVRE.- Je vous assure, Monsieur, que le plus souvent je n'ai pas un morceau de pain à mettre sous les dents.

DOM JUAN.- Voilà qui est étrange, et tu es bien mal reconnu de tes soins; ah, ah, je m'en vais te donner un Louis d'or tout à l'heure, pourvu que tu veuilles jurer.

LE PAUVRE.- Ah, Monsieur, voudriez-vous que je commisse un tel péché ?

DOM JUAN.- Tu n'as qu'à voir si tu veux gagner un Louis d'or ou non, en voici un que je te donne si tu jures, tiens il faut jurer.

LE PAUVRE.- Monsieur.

SGANARELLE.- Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal.

DOM JUAN.- Prends, le voilà, prends te dis-je, mais jure donc.

LE PAUVRE.- Non Monsieur, j'aime mieux mourir de faim.

DOM JUAN.- Va, va, je te le donne pour l'amour de l'humanité, mais que vois-je là ? Un homme attaqué par trois autres ? La partie est trop inégale, et je ne dois pas souffrir cette lâcheté. (Il court au lieu du combat.)

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 15:06

LA STATUE, Dom JUAN, SGANARELLE.

LA STATUE.
Arrestez, D. Juan, vous m'avez hier donné parole de venir manger avec moy.

Dom JUAN.
Oüy, où faut-il aller ?

LA STATUE.
Donnez-moy la main.

Dom JUAN.
La voila.

LA STATUE.
Dom  Juan, l'endurcissement au peché traîne une mort funeste, et les graces du Ciel que l'on renvoye, ouvrent un chemin à sa foudre.

Dom JUAN.
O Ciel, que sens-je ? un feu invisible me brûle, je n'en puis plus, et tout mon corps devient un brasier ardent, ah !

(Le tonnerre tombe avec un grand bruit et de grands éclairs sur D. Juan, la terre s'ouvre et l'abysme, et il sort de grands feux de l'endroit où il est tombé.)

SGANARELLE.
Ah mes gages ! mes gages !
Voila par sa mort un chacun satisfait, Ciel offencé, Loix violées, filles seduites, familles deshonorées, parens outragez, femmes mises à mal, maris poussez à bout, tout le monde est content ; il n'y a que moy seul de malheureux, qui aprés tant d'années de service, n'ay point d'autre recompense que de voir à mes yeux l'impieté de mon Maître, punie par le plus épouvantable châtiment du monde. Mes gages, mes gages, mes gages !

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