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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 17:19
Illusions
Electrocutions 2 coeurs
Non
Union
Imagination
Confusion
Réunion
Satisfaction
On
Amantation
Séparation
Vision
Désillusion

Ions +
Ions -

© Copyright Edgard B. BOKOKO
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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 16:44

Je viens d'achever, pendant les "vacances" de noel, La parfaite lumière de Eiji Yoshikawa, un roman de cape et d'épée japonais qui me rapelle Les trois mousquetaires que j'ai du lire, enfant, combien de fois encore ???

En quatrième de couverture, vous lirez ce texte :

"Soudain, il vit la vérité : les techniques de l'homme d'épée n'étaient pas son but ; il cherchait une Voie du sabre qui embrassât toute chose. (...) Pour la première fois, il se demanda s'il était possible à un être humain insignifiant de ne faire qu'un avec l'univers."

Le jeune Takezô est devenu Miyamoto Musashi, redoutable samouraï.
Il sait maintenant que l'art du sabre ne s'acquiert qu'à force de sacrifices et de choix, qu'il est aussi art de la Vie.
Sur les terres entourant le mont Fuji, la belle Otsu, le disciple Jotaro et l'enfant lori suivent les traces de Musashi : ceux qui le vénèrent doivent accepter, eux aussi, la rude discipline du samouraï.
Affrontements, rencontres, épreuves et leçons : telle est la voie de la sagesse, l'unique voie menant à la parfaite lumière. Mais pour l'atteindre, Musashi doit engager l'ultime combat.


Pour moi qui n'ai pas lu le premier tome de cette saga (intitulé: La pierre et le sabre), il me fallait quelque fois revenir sur certains passages et dans l'ensemble etre très attentif car les noms des principaux personnages sont nombreux et pretent souvent à confusion (Takezo = Miyamoto Musashi).
Mais dans l'ensemble, j'ai beaucoup apprécié cette oeuvre qui, au-delà d'une narration classique (compétition et rivalité entre deux personnages extraordinaires, Musashi et Kojiro, narration agrémentée d'une histoire d'amour impossible entre Musashi et Otsu) nous avons là l'histoire d'une quete personnelle du héros qui se débarasse peu à peu de tout ce qui est superficiel dans la vie (ambition, liens conjugaux) et va sans cesse vers l'essentiel (la solitude, l'humilité, la simplicité, la maitrise de son art et la création dans son art).

Je l'ai lu lentement, savourant chaque page, mais je sais que je le relirai bientot et y découvrirai d'autres trésors inaperçus. Je crois y avoir capté un peu de cette ame japonaise. Tout comme, à la télé, au début des années 90, je l'entendais à travers cette phrase d'un vieil homme japonais réagissant, à une menace américaine : "c'est pas parcequ'ils ont gagné en 1945 qu'ils vont nous obliger à manger leur riz ! "  

Sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Musashi_Miyamoto  vous pourrez retenir ceci:

La Voie à suivre seul
  • Ne pas contrevenir à la Voie immuable à travers les temps.
  • Éviter de rechercher les plaisirs du corps.
  • Être impartial en tout.
  • N'être jamais cupide durant toute la vie.
  • N'avoir aucun regret dans les affaires.
  • Ne jamais jalouser autrui en bien ou en mal.
  • Ne jamais être attristé par toutes séparations.
  • N'éprouver aucune rancune ou animosité vis-à-vis de soi ou des autres.
  • N'avoir aucun désir d'amour.
  • N'avoir aucune préférence en toutes choses.
  • Ne jamais rechercher son confort.
  • Ne jamais rechercher les mets les plus fins afin de contenter son corps.
  • Ne jamais s'entourer, à aucun moment de la vie, d'objets précieux.
  • Ne pas reculer pour de fausses croyances.
  • Ne jamais être tenté par aucun objet autre que les armes.
  • Se consacrer entièrement à la Voie sans même craindre la mort.
  • Même vieux n'avoir aucun désir de posséder ou d'utiliser des biens.
  • Vénérer les bouddhas et divinités mais ne pas compter sur eux.
  • Ne jamais abandonner la Voie de la tactique.

L'enseignement de Musashi peut se ramener à neuf principes

  1. Éviter toutes pensées perverses
  2. Se forger dans la voie en pratiquant soi-même
  3. Embrasser tous les arts et non se borner à un seul
  4. Connaitre la Voie de chaque métier, et non se borner à celui que l'on exerce soi-même
  5. Savoir distinguer les avantages et les inconvénients de chaque chose
  6. En toute choses, s'habituer au jugement intuitif
  7. Connaitre d'instinct ce que l'on ne voit pas
  8. Prêter attention au moindre détail
  9. Ne rien faire d'inutile
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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 16:33

Cette semaine, du 26 au 30 janvier 2007, j'accueille deux enseignants stagiaires dans mes classes au Lycée d'Application Nelson Mandéla.

C'est l'occasion d'etre sous le regard critique de deux futurs collègues et de réfléchir sur mes méthodes pédagogiques et mes pratiques.

C'es l'occasion pour eux de comprendre que le métier d'enseignant est essentiellement affaire de pratique, c'est-à-dire que l'Ecole Normale Supérieure donne tous les outils techniques pour faire de quelqu'un un enseignant, mais rien ne vaut ce genre d'immersion dans le mileiu pour découvrir la varie vie de l'enseignant.

Avec mes élèves, depuis toujours, j'essaie de créer une relation horizontale, et non pas verticale (du type "le prof a toujours raison"). Une telle relation, quand elle existe, facilite la communication, l'échange entre mes élèves et moi; leur donne plus confiance en eux et en leur capacité à défendre leur point de vue face au prof.
Ainsi, les stagiaires ont observé que la TA2B2 est plus vivante, communique plus que la TB1 (lundi 26).Meme si, le lendemain (donc mardi, aujourd'hui), en TB1, ils ont été impressionné par les 3 derniers exposés sur des poèmes extraits de Vitriol bantu de Ferdinand Allogho-Oké (Vos voitures-là, Le caca). 
La capacité des 3 derniers duos d'élèves à exposer sans pratiquement regarder leur document les a surpris agréablement.

Quid de l'autorité du prof quand il n'y a plus de relation horizontale ? m'ont-ils demandé

J'ai essayé d'expliqué que cette fameuse autorité doit etre méritée par le prof. C'est le fruit d'une attitude, d'un comportement vis-à-vis des élèves: objectivité, rigueur, travail, attention.
Quand le prof se veut modestement un médiateur de connaissances, quelqu'un qui ne se prend pas pour un puits de science en face d'un abime d'ignorance, qu'il respecte les élèves et évite de les frustrer inutilement, mais les encourage à toujours s'exprimer et à mieux faire, alors le respect des élèves pour leur prof apparait et lui confère ainsi une certaine autorité, pour ne pas dire une autorité certaine.

Un indice intéressant est le fait que les élèves de votre classe soient nombreux à ne pas vouloir sécher le cours de français, car il s'y passe souvent quelque chose de nouveau.

Qu'est-ce qu'un bon prof de français ?
Un homme qui se connait, qui connait ses forces et ses faiblesses, d'une part.
Un homme qui a en tete l'image du professeur idéal, d'autre part.
Et qui travaille, chaque année scolaire et année après année à réduire la distance entre l'enseignant qu'il es et l'enseignant qu'il voudrait etre.

Edgard B. Bokoko

 

 

 

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24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 10:28
Le cours d'ennui est horrible
Le prof de maths ivre
dessinait une courbe à la dérive
Comme un papillon

Au milieu des x et des sinus
des racines et autres fonctions
je ne me retrouvais plus
Ces signes me sont inconnus

Je sais seulement
que tu es la somme
de toutes les couleurs

Tu es ma constante

Toutes mes douceurs
en somme
me viennent de toi
La multiplication
de mes fureurs jalouses
quelques soirs

Toi dont la soustraction
est mon ensemble vide
Notre rapport = bonheur
Notre division notre douleur

Les maths peuvent etre splendides

© Copyright Edgard B. BOKOKO
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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 17:41

L’hommage à Senghor peut sembler un exercice convenu : il s’agirait de bien dire du bien de cet homme de Lettres et homme d’Etat sénégalais. Ce ne sera pas notre projet au cours de cette communication. Nous voulons analyser ses poèmes et sa représentation  de la femme, de la femme noire et de la femme blanche. A partir de là, nous allons révéler toute la complexité de ce grand poète africain, chantre de la négritude. Il ne s’agira pas de le critiquer ni de le dénigrer, il s’agira de tenter de le comprendre. Négresse blonde ou ambiguïté de l’image de la femme chez Senghor. Ce titre permet déjà d’en deviner les articulations. Nous évoquerons tout d’abord les femmes dans sa vie et les femmes de sa vie, puis nous analyserons les représentations de la femme dans sa poésie avant d’en souligner l’ambiguïté de l’image et l’ambiguïté des rapports qu’il entretient avec elle.

Les femmes dans sa vie                                                                                                                      Les femmes ont joué un rôle éminent dans la structuration de la personnalité de Senghor.  
Tout d’abord, il faut évoquer le passé historique expliquant les valeurs morales de ce peuple guerrier et pasteur que sont les Sérères. Deux princesses de sang royal fondent le royaume du Sine dont la mère de Sira-Badral. Ce sont là des archétypes qui vont jouer le rôle de modèles pour Senghor, tant sur le plan littéraire (poétique) que sur le plan politique. Ensuite, il faut rappeler que le peuple sérère pratique le matriarcat, c’est-à-dire que le pouvoir se transmet d’oncle à neveu par le truchement de la mère, ce qui permet de comprendre pourquoi Senghor dédiera un poème à Waly Bakoum, le frère de sa mère « Toko Waly ». Enfin, les sept premières années de Senghor se passent à Djilor, dans sa famille maternelle, auprès de sa mère Guilane, son père étant polygame et comptant une vingtaine d’enfants. Senghor grandit avec une nourrice, Nga la poétesse. Enfant gâté, jugé trop turbulent, il est envoyé à partir de sept ans au catéchisme par son père, au séminaire Nga-sobil. Il envisagera même devenir prêtre…

Les femmes de sa vie                                                                                                                             A la différence de son père, polygame ayant eu plusieurs enfants, Senghor sera monogame et n’aura que trois enfants, dont deux mourront accidentellement. La postérité retiendra que seules deux femmes compteront dans sa vie sentimentale : Ginette Eboué, la guyanaise qu’il épouse à 40 ans en 1946 et dont il aura deux enfants. Ils divorceront en 1955 et c’est Colette Hubert, la française, qu’il épousera pour la vie en 1955 et dont il n’aura qu’un fils, décédé en 1981 dans des circonstances tragiques. Ces deux femmes, qu’il aimera intensément mais de façon différente, marqueront sa vie et sa poésie.

Les femmes dans sa poésie                                                                                                         Influencé tant dans sa vie que par les exemples littéraires des troubadours et de Baudelaire, Senghor chantera tour à tour la négresse (Femme noire, Nuit de Sine) et la blonde (Femmes de France, Pour Emma Payelleville…) avec autant d’ardeur, mais certes pas avec autant de bonheur, car la postérité retiendra le poème sensuel Femme noire  plutôt qu’un autre. Mais au-delà de cette première distinction raciale, bien superficielle, nous analyserons les différents visages de la femme que sa poésie révèle.

La négresse prend les masques de la mère, de la nourrice, de la poétesse, de l’épouse, de la muse, des pleureuses et de la vierge. On distingue ainsi la femme mature de la fille immature. Au passage, signalons l’image d’une femme déviante : la fille libérée. Senghor apparaît ainsi comme un conservateur, décrivant la femme noire dans des rôles bien définis socialement et culturellement.

La femme blanche est évoquée à travers les figures des épouses de résistants, de l’infirmière, de la prostituée, de l’Absente, de la Princesse, de la muse, de la mère, de la sœur. Chez cette femme, ce ne sont pas les qualités physiques qui sont valorisées, mais beaucoup plus les qualités morales, même si cela n’empêche pas de faire aussi le portrait fidèle d’une déviante : la prostituée.

Pourquoi une telle différence dans le portrait de la femme noire et de la femme blanche ? Serait-ce le déclin de sa libido ? Faut-il envisager chez le poète de la négritude une perception différente dans la nature de ces deux femmes ? Seul l’auteur de la citation ambiguë « l’émotion est nègre, la raison est hellène » pourrait répondre.

Ambiguïté de l’image de la femme chez Senghor

La comparaison des représentations de la femme noire et de la femme blanche dans la poésie de Senghor révèle non seulement des images récurrentes, mais aussi des différences lourdes de sens.                       Ainsi, la femme sera toujours sensuelle, qu’elle soit blanche ou noire.                                               Certains mots sont récurrents : « mains, lèvres, sexe, yeux, bouche ».                                                     Mais d’une part la femme noire a un caractère male dans la voix qui en fait une femme-homme et d’autre part la femme blanche a un aspect intellectuel dont la femme noire est dépourvue, aussi peut-on dire que la femme blanche, pour Senghor, est une femme savante.

A la différence de la femme noire, la femme blanche ou savante peut entretenir des rapports intellectuels, spirituels. Et les rapports de Senghor avec ces femmes révèlent une autre différence. Si c’est une tradition poétique, des troubadours aux poètes surréalistes, de se montrer soumis à la dame de son cœur, avec la femme noire seulement voit-on Senghor dominant.

Comme tout être vivant, Senghor est complexe. La reconnaissance de ce fait et son acceptation par lui-même en font aussi un poète. Ne dit-il pas dans un poème extrait de Chants d’ombre (Que m’accompagnent koras et balafons) :           Nuit qui fonds toutes mes contradictions, toutes contradictions dans l’unité première de ta négritude.                                                                                                                                   L’image de la femme chez Senghor nous semble ambiguë, tout comme l’est la mort pour lui, mort dont il dira, dès 1976 : « le chrétien en moi pense que je serai associé à Dieu. Par ma part négro-africaine, je sens que je serai associé à la vie de mon père, à la vie de mes ancêtres. » (Notre Librairie n° 147 de janvier-mars 2002). Né Français et mort Franco-sénégalais, Senghor a vécu jusqu’au bout  le destin de ceux qui ont connu la colonisation puis les soleils des indépendances en essayant de rester eux-mêmes, sans renier la part négro-africaine, ni la part occidentale, francophone en eux.                                                                                    A bien des égards, il apparaît comme le prototype du métis culturel et l’incarnation de l’honnête homme.

Annexes :extraits

La mère, la nourrice, la poétesse

Servante, suspend ton geste de statue et vous, enfants, vos jeux et vos rires d’ivoire, L’ouragan                                                                                                                                 Femme, pose sur mon front tes mains balsamiques, tes mains douces plus que fourrure.     
Pas même la chanson de nourrice. l’enfant sur le dos de sa mère
, Nuit de Sine                
Femme nue, femme noire

J’ai grandi à ton ombre, la douceur de tes mains bandait mes yeux. Femme noire

Mère sois bénie !

Je repose la tête sur les genoux de ma nourrice Nga, de Nga la poétesse, A l’appel de la race de Saba

Mère, Ndessé

Les berceuses, Camp 1940

Les poétesses du sanctuaire m’ont nourri, Que m’accompagnent koras et balafongs

 

L’épouse, la muse

Femme, allume la lampe au beurre clair,

Ma tête sur ton sein chaud comme un dang au sortir du feu et fumant, Nuit de Sine

Et voilà qu’au cœur de l’été et de midi, je te découvre terre promise du haut d’un haut col calciné

Femme nue, femme obscure !

Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fait lyrique ma bouche

Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’est

Tam-tam sculpté, tam-tam tendu qui grondes sous les doigts du Vainqueur

Ta voix grave de contre -alto est le chant  spirituel de l’Aimée.

Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau, Femme noire

Tu es femme par ma tête par ma langue, car tu es femme par mon ventre

Ma Sao mon amante aux cuisses furieuses, aux longs bras, Congo

Buisson odorant de l’aisselle

Ma négresse blonde d’huile de palme à la taille de plume

Cuisses de loutre

Seins de rizières mures

Nolivé aux bras de boas, aux lèvres de serpent-minute

Nolivé aux yeux de constellation

L’ivresse du lait de sa bouche, Chaka

 

Les pleureuses, la vierge

Les pleureuses, Aux tirailleurs sénégalais morts pour la France

La danse des filles nubiles, Joal

Vos filles, m’a-t-on dit, se peignent le visage comme des courtisanes

Elles se casquent pour l’union libre et éclaircir la race ! Le message

Jeunes filles aux seins debouts, L’Absente

Les vierges du Gandyol, Taga de Mbaye Dyob

Quarante vierges à chanter ses gestes, Congo

Grâces à la jeune fille nubile au ventre de douceur n’deissane ! à la croupe de colline à la poitrine de fruits de rôniers, Messages

Les épouses de résistants, l’infirmière, la mère, la sœur                                                        EMMA PAYELLEVILLE                                                                                                                 Toi la si faible et frêle jeune fille                                                                                          
Tes yeux                                                                                                                              
Tes mains découvrir, tes mains extirper les nœuds de leurs misères                                 
Toi couleur de lait  et d’enfant                                                                                           
Ton visage lumineux,
Pour Emma Payelleville l’infirmière                                                    
Femmes de France et vous filles de France                                                                         
Laissez-moi vous chanter                                                                                                         
Vos lettres ont bercé leurs nuits de prisonnier                                                                 
Pour eux vous fûtes mères, pour eux vous fûtes sœurs,
Femmes de France

L’épouse, l’Absente, la Princesse, la muse                                                                                   Mon empire est celui d’Amour, et j’ai faiblesse pour toi femme                           
L’Etrangère aux yeux de clairière, aux lèvres de pomme cannelle au sexe de buisson ardent, Le Kaya-Magan                                                                                                              
Tes yeux d’or vert qui changent comme la mer sous le soleil                                         
Tes oreilles d’orfèvrerie, tes poignets de cristal                                                                 
Ton nez d’aigle marin, tes reins de femme forte,
Epitres à la Princesse                                  
Au
soleil s’allument les maisons de Gorée                                                                              Pareilles à tes yeux les soirs de réception, Retour de Popenguine                                              
J’ai vu le soleil se coucher dans les yeux bleus d’une négresse blonde, Nocturnes             
Où es-tu donc, yeux de mes yeux, ma blonde, ma Normande, ma conquérante ? Elégie des Alizés                                                                                                                                        
Ses mains d’alizés qui guérissent des fièvres                                                                       
Ses paupières de fourrure et de pétales de laurier-rose                                                     
Ses cils ses sourcils secrets et purs comme des hiéroglyphes                                              
Ses cheveux bruissants comme un feu roulant de brousse la nuit                                                  Tes yeux ta bouche, L’Absente

La prostituée                                                                                                                           
ces grandes filles d’or aux jambes longues.                                                                            
Pas un sein maternel, des jambes de nylon. Des jambes et des seins sans sueur ni odeur.   
Pas un mot tendre en l’absence de lèvres, rien que des cœurs artificiels payés en monnaie forte.
        A New York

La femme-homme ou l’hermaphrodite                                                                                   
Ta voix grave de contre-alto (la plus grave des voix de femme), Femme noire                    
les contes des veillées noires les bercent, et les voix graves qui épousent les sentiers du silence,
Camp 73                                                                                                                           
Et devisent à son ombre lunaire les épouses de l’Homme de leurs voix graves et profondes,
A l’appel de la race de Saba                                                                                                     
mêlant sa voix grave au cœur de l’aube la femme visage noir et tête de fauve,
A la mort        
La différence est nette avec la voix de la vierge : des chœurs la voix plus faible des vierges se fait tendre, Prière des tirailleurs sénégalais

La femme savante                                                                                                                  
J’ai pris goût aux choses de l’esprit                                                                                              
J’ai dessein de méditer tes énigmes, Et tu décoches tes énigmes qui fulgurent comme couteaux de jet ; Comme rosée du soir, ton épître a fait mes yeux frais mon cœur / Mon désir est de mieux apprendre ton pays de t’apprendre. Grâces pour ton épître son dire sa substance,
Epitres à la Princesse                                                                                                                 
J’aime ta lettre, Lettres d’hivernage       

Soumis à l’une comme à l’autre  on le voit à travers ces passages :                                        
ma force s’érige dans l’abandon, mon honneur dans la soumission, Congo ;                        
j’ai faiblesse pour toi femme, ma Normande, ma conquérante, Elégie des Alizés

Dominant envers la femme noire ainsi apparaît-il à travers                                               
Tam-tam sculpté, tam-tam tendu qui grondes sous les doigts du Vainqueur
, Femme noire

Tu es femme par ma tête par ma langue, car tu es femme par mon ventre, Congo

 

 

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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 17:37

Edgard B. Bokoko : Bonjour, Monsieur Lindzondzo, présentez-vous pour les internautes et les lecteurs de notre blog educanet

Je suis Sylvain LINDZONDZO, Directeur de la DEPAACS (Direction de l’Education Physique et Artistique des Activités Communautaires et Socioculturelles)

 

Existe-t-il un département des activités périscolaires à l’IPN ?

Non.

 

Existe-t-il un département des activités périscolaires au Ministère de l’Education nationale ?

Oui, d’après le décret n°1054 du 27 décembre 1982 portant attributions et organisation du Ministère de l’Education nationale. Ce décret a été modifié en 1989, la direction des activités périscolaires devenant Direction des Œuvres et des Assurances Scolaires. Ses attributions antérieures dans le domaine pédagogique étant transférées à l’Institut Pédagogique National. En 2003, une autre mutation en fait la Direction de l’Education Physique et Artistique des Activités Communautaires et Socioculturelles (DEPAACS), avec les mêmes attributions.

Quel est l’intérêt, selon vous, des activités périscolaires ?                                                   Les activités périscolaires complètent les cours dispensés en classe. Ils forment l’être dans la société, pour la société, au service de la société. Ils permettent à l’élève d’apprendre la vie en communauté, à faire don de soi. Ils constituent un instrument de socialisation et de formation du citoyen dont le Gabon a besoin pour son développement.

Quel est le nombre d’enseignants de votre département exerçant au Gabon ?   Notre département compte trois type de personnel :                                                          Les enseignants d’EPS (Education Physique et Sportive), d’Education Artistique et le personnel d’encadrement (personnel de santé et paramédical –assistantes sociales-), soit environ 500 personnes. Ainsi, on constate au Gabon la méconnaissance des Conseillers de Jeunesse, dont on n’apprécie pas très bien l’utilité. Mais les Chefs d’établissements devraient, les premiers, comprendre leur utilité dans la prévention de la délinquance juvénile.

 

Quels enseignants font des activités périscolaires ?

Les rares enseignants spécialisés (Conseillers de Jeunesse) sont affectés dans les établissements de plus de 1000 élèves. Ils disposent de supports scientifiques.

On en compte une trentaine qui sortis de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS).

Leur profil est le suivant :

Avec le niveau du BEPC, ils faisaient trois ans à l’INJS pour sortir professeurs d’EPS ou instructeurs de jeunesse. Mais cette dernière filière a fermé à la fin des années 80.

Avec le niveau le niveau BAC+3, on entre à l’INJS d’Abidjan ( en Cote d’Ivoire).

Avec le niveau BAC+4, on entre à l’INJS du cameroun pour sortir Professeur des activités socio-éducatives.

Mais tous les enseignants sont concernés par les activités périscolaires, et nombreux sont ceux qui en pratiquent avec leurs élèves sans avoir eu une formation spéciale pour le faire, mais simplement par passion pour une activité littéraire ou artistique (qu’ils ont eux-mêmes souvent faite étant élève). 

 

Quelles activités périscolaires sont pratiquées au Gabon ?

Exposition de travaux d’art visuel (dessin, couture, objets d’art), concours littéraires (poésie),

danses, jeux de société, arts dramatiques.

Quelles réalisations sont à mettre à votre actif ?                                                                   Le camp de vacances, édition 1999, 2000 et 2001, qui, à travers des activités sportives, éducatives et artistiques, a démontré l’intérêt d’une bonne gestion des temps libres.

Avec quels moyens financiers ?                                                                                                 Il n’existe pas de ligne budgétaire spéciale. Un plan marketing a permis de réaliser le minimum, avec le concours des mutuelles scolaires (100FCFA/élève) et coopératives scolaires (200 FCFA/élève), en l’an 2000. Mais en commission technique, la Direction Générale des Activités Financières n’a pas pu défendre l’intérêt d’une ligne budgétaire spécifique pour les activités périscolaires, alors que moi, en tant de concepteur du projet, aurait certainement pu le faire.

Nous bénéficions ponctuellement :

des subventions des départements ministériels de l’Education Nationale et de la Culture, des Arts et de l’Education Populaire,

des contributions des personnes physiques et morales.

 

Seriez-vous d’accord avec ceux qui estiment qu’au Gabon les activités périscolaires sont dévalorisées ?

Il y a une incompréhension de certains responsables, mais au fur et à mesure des réalisations de notre département, et ce depuis l’impulsion donnée par l’ancien Ministre de l’Education Nationale André Mba Obame, les mentalités commencent à changer.

 

Quel est votre bilan d’activité cette année ?

Le calendrier politique (élections présidentielles de novembre 2005) nous a dissuadé de réaliser des activités périscolaires, pour éviter toute forme de récupération. Nous nous sommes contentés de faire une tournée des circonscriptions scolaires pour expliquer l’importance de ces activités périscolaires aux responsables d’établissements. Que le jeu fait partie de la réalité de l’enfant et qu’une éducation qui ne l’intègre pas est une éducation tronquée.

 

Quelles recommandations  pourriez-vous faire ?

On doit faire de l’école un cadre qui attire l’élève. L’élève, après son cours, doit avoir envie de rester dans son établissement pour y exercer toutes sortes d’activités périscolaires. L’école, le collège, le lycée ne sont pas des machines à fabriquer des têtes bien pleines, mais des centres d’éducation où l’on forme la Personne dans son intégralité.

Des expériences au niveau du Primaire ont démontré qu’avec ces activités on forme des élèves qui réfléchissent et qui créent. Aux responsables d’établissement de le comprendre pour que tout s’enchaîne de façon logique. Ces responsables, au lieu de se cantonner dans leur mission pédagogique, devraient se considérer comme des coordonnateurs de TOUTES les activités au sein de leur établissement, pédagogiques Et périscolaires.

Enfin, il serait souhaitable que les parents d’élève accompagnent et soutiennent leurs enfants dans la réalisation de ces activités.

EBB : Monsieur Lindzondzo, je vous remercie.

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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 17:35

Le football est le sport-roi au Gabon, tant au niveau national qu’au niveau scolaire.

Il le demeure, malgré le fait que la qualité du football gabonais a diminué, comme en témoigne son absence, ces dernières années, lors des grands rendez-vous sportifs internationaux.

Au niveau national, il est subventionné par l’Etat, ce qui n’existe que très rarement ailleurs :

  • Championnat national : chaque équipe (14 au total) reçoit 50 millions de francs CFA
  • Les compétitions à l’étranger sont prises en charge
  • Un soutien financier est accordé à la Fégafoot

Le football vient en première position, suivi du handball, de l’athlétisme du volley-ball, du tennis, et du tennis de table. Les sports de combat comme la boxe, le judo et le tae-kwon-do sont aussi pratiqués assidûment, quoique avec moins de bonheur au niveau international (le Gabon a eu de bons boxeurs et de bons judokas, mais aujourd’hui la relève n’est pas assurée).

Au niveau scolaire, les coopératives scolaires permettent le financement du football, entre autres activités périscolaires. Mais on observe que chaque école, chaque collège, chaque lycée a son équipe de foot. Le football vient en première position, suivi de l’athlétisme et des autres disciplines.

 

L’impact de la coupe du monde au Gabon peut être observé sur trois plans : politique, économique et social.
 

Au plan politique, le Gouvernement paye (35 millions de francs CFA par match) pour la retransmission pré financée de chaque match de la coupe du monde.
De plus, le classement par la FIFA de l’équipe national semble être un enjeu politique si l’on en juge par le profil des deux derniers entraîneurs de l’équipe nationale du Gabon Les Panthères : le brésilien Jairzinho, champion du monde 1970 (octobre 2003-2006) et le français Alain Giresse, champion d’Europe 1984 (2006).

Par ailleurs, le football parait être un instrument de propagande car pendant les vacances, les élus et autres responsables politiques, organisent des tournois pour entretenir la convivialité et la solidarité.
 

Au plan économique, on remarque des promotions sur les télévisions.    
La FIFA subventionne selon le niveau de l’équipe national au plan international (séminaires d’encadrement, formation des jeunes, etc).
Au Gabon, cette subvention est de 200 millions de francs CFA.
Une question demeure : cet argent est-il utilisé à bon escient ?

 

Au plan social, la coupe du monde a moins d’impact sur les jeunes qui trouvent leurs idoles dans le monde du basket. Quelles explications peut-on donner à ce phénomène ? Les nombreuses compétitions de foot en période de vacances scolaires ?
L’esprit de facilité ? C’est tout cela à la fois et plus.
Mais on peut remarquer que pendant cette période de coupe du monde, la famille se recompose autour de la télévision : les épouses sont heureuses de retrouver leurs époux qui arrivent à la maison pour voir le(s) match(s) avec des amis.
Les forces de l’ordre et de sécurité auraient même observé une baisse de la délinquance et de la criminalité pendant cette période !

 

La problématique du français en sport (et en foot en particulier) n’existe quasiment pas au Gabon, où le français est langue seconde, sinon première en milieu urbain.
Mais on doit quand même signaler l’usage d’un langage technique, permettant de savoir lire le jeu ; de deviner les intentions techniques et tactiques d’un entraîneur…

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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 17:20

Au Gabon, on aime à parler du père du théatre gabonais, Vincent de Paul Nyonda.Mais où est la mère ? Que sont les fils devenus ? Le théatre est le genre mineur de la littérature au Gabon, pourtant son impact social est indéniable et bien plus important que le roman ou la poésie.
Dans les années 80, on peut citer La folle du Gouverneur de Laurent Owondo.
Dans les années 2000, Péronelle de Ludovic Obiang et tout récemment (en décembre 2008) Tant que les femmes auront des couilles, toujours du meme auteur.
En manque de nouveles pièces, les metteurs en scènes sont obligés d'adapter certains romans.
Tel AWU, adaptation du roman de Justine Mintsa mis en scène par Michel Ndaot.

Avec Julienne Obika, Kyara Bongo et Kouélé Tonda.

1ère représentation jeudi 9 novembre 2006 (en présence de l’auteur), 2ème représentation le 13 décembre 2006 au Centre Culturel Français.

Après l’adaptation du roman de Kourouma mis en scène par Catherine Boskowitz « Allah n’est pas obligé » le 3 novembre 2006 au Centre Culturel Français, on constate tout simplement qu’il semble y avoir une crise du théâtre africain en générale et gabonais en particulier. L’absence de textes dramatiques de qualité, en effet, contraint les metteurs en scène à recourir à l’adaptation de romans africains…De qualité ? Voire…

La soirée fut plaisante et les spectateurs n’ont pas boudé leur plaisir : grâce à l’habile mise en scène de Michel Ndaot et au talent des trois acteurs, la trame narrative de Histoire d’Awu gagne une valeur ajoutée et le thème suranné du conflit entre tradition et modernité passe au second plan, faisant place au drame kafkaïen des victimes de la bureaucratie et de l’incompétence. On retrouve ici les thèmes chers à l’auteur, Justine Mintsa : amour, couple exemplaire, féminisme, mort, tradition aliénante. Comme un motif qu’elle tisse patiemment, obstinément…Jusqu’à épuisement du filon ?

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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 17:18

Brazza, capitale de la force libre est le dernier recueil de nouvelles d’Auguy Mackey publié chez L’Harmattan en 2005.

Par le titre, l’auteur congolais rappelle un événement historique : Brazzaville fut la capitale de la France libre…Hélas, ironie de l’Histoire, appétit du pouvoir et ambitions égoïstes feront de Brazzaville, à partir de 1997, la capitale de la force libre par le déchaînement de la violence des milices privées et de l’armée au service de Sassou Nguesso et de Lissouba…

Tel est le contexte historique des nouvelles d’Auguy Makey qu’un retour au pays natal a inspiré.

Après Francofole en 1993, Hypertension Prix BICIG de littérature en 1996, Tiroir 45 en 2003, Brazza, capitale de la force libre à travers cinq nouvelles : Pélican, Boule de soie, Villa, Lisa, Exil et Venin nous démontre son talent littéraire et son humour.

La réflexion est sans cesse sollicitée par la chute originale de chacune de ces nouvelles.

Genre littéraire au programme de la classe de Seconde, cette œuvre a été lue par  mes élèves de Seconde S2 et S7 en 2007-2008.

Brazza, capitale de la force libre, un recueil de nouvelles à lire…Absolumineusement !

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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 15:15

D’après l’hebdomadaire Time, les personnalités de l’année 2008 sont, dans l’ordre décroissant :

  1. Barack Obama
  2. Henry Paulson
  3. Nicolas Sarkozy
  4. Sarah Palin
  5. Zhang Yimou

Barack Obama, « pour son assurance à ébaucher un avenir ambitieux en cette période sombre, et pour sa capacité à montrer des qualités qui donnent l’espoir aux Américains qu’il pourra le réaliser ».

Henry Paulson, pour son plan de 700 milliards de dollars destiné à sauver le système financier américain.

Nicolas Sarkozy, pour sa présidence européenne (crise géorgienne, crise financière mondiale, l’Union pour la Méditerrannée…)

Sarah Palin, pour sa capacité à relancer et à animer la campagne électorale de John McCain et à démontrer ainsi qu’une mère de cinq enfants peut mener de front une carrière politique nationale.

Zhang Yimou, le cinéaste chinois, pour l’organisation des Jeux Olympiques de Pékin.

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